Je ne compte plus le nombre de fois où j'ai voulu aller en Islande. Seulement voilà on ne va pas en Islande par hasard, on le décide vraiment. Ce voyage n’est pas anodin. Réserver un billet pour Reykjavik c'est faire des choix et accepter de renoncer à pas mal de (petites) choses surtout quand on décide d’y aller en été. Se priver de bains de mer et de tomates fraiches, de dîner dehors ou tout simplement de se balader en short en jean. Sans oublier que tout est cher en Islande pour un rapport qualité prix côté logement et bouffe défiant toute concurrence dans le mauvais sens !
Mais ça ce n’est pas si important. Aller en Islande c’est aussi prendre conscience que l’on va, en tant que touriste, contribuer à son aberration écologique. Car en raison de son éloignement géographique les importations de biens de consommation des Islandais sont très émettrices de gaz à effet de serre, on ne roule quasiment qu’en voiture et l’Islande ne gère pas elle-même ses déchets… Sans compter l’avion pour y aller.
Tout ça me semblait largement discriminatoire ce qui explique pourquoi j’ai mis autant de temps à les réserver ces billets pour la terre de Björk. Mais au fond de moi je savais que ces petits renoncements et que mes états d’âmes écologiques allaient vite s'effacer face aux merveilles que l'Islande allait m'offrir. Je ne regrette rien, c’était magique.
Nous revenions d’un voyage familial de 3 semaines aux Etats-Unis lorsque nous avons atterri à Reykjavik. Côté éco-responsable j’avais déjà tout faux ! Dès notre arrivée nous avons enchaîné par 7 heures de voiture. L’été étant la haute saison touristique nous avons fait le choix de rejoindre directement la région des Fjords de l’Ouest moins prise d’assaut que celle du Triangle d’Or. Cette première étape je l’ai vécue dans un état vaporeux en ayant l’impression d’être dans le Seigneur des Anneaux ou Le Hobbit. J'aime les terres celtes, les terres brutes, j'adore l'Ecosse et je me sens chez moi en Bretagne. Avec l’Islande j’ai pu goûter à une nature authentique qui ramène à l’essentiel : la terre, la mer, le vent, et nous si petits mais si vivants. J’ai mis quelques adresses en fin d’article. Les Fjords de l’Ouest sont grandioses et la Péninsule de Snaefellnes permet de goûter au meilleur de l’Islande.
L’Islande est de ces voyages qui laisse des traces. Je savais avant d’y aller que mes envies de terres brutes et de grands espaces seraient encore plus fortes après. C’est le cas, il m’est de plus en plus difficile d’envisager des vacances dans des lieux où il y a du monde alors que nous avons la chance d’avoir près de nous des terres magnifiques et encore peu fréquentées. J’aimerais retourner dans le Jura, découvrir le Vercors et les Pyrénées, sillonner le Périgord, me perdre en Drôme provençale et continuer à explorer les côtes bretonnes, d’autant plus que pour des raisons écologiques et financières nous avons décidé comme beaucoup d’entre nous de limiter les voyages en avion. On est en 2020, on n’a plus d’excuses arrêtons de faire l’autruche, il va falloir arrêter ou limiter nos voyages en avion. C’est d’autant plus compliqué à écrire pour moi qu’à l’heure où je m’apprête à publier cet article je suis en train de préparer notre prochain voyage en Californie, j’ai encore du chemin à faire… Bon en 2019 je n’ai pris l’avion qu’une seule fois pour aller en Corse et je me déplace tous les jours en vélo, histoire de me déculpabiliser un peu. Pour conclure, l’Islande comme toutes les destinations lointaines est à consommer avec modération. Futur oblige.
Voici mes petites adresses, je ne mets que les pépites.
Les fjords de l’Ouest
Skötufjördur : sur la route du grand ouest s’arrêter manger des gaufres à l’adorable auberge Litlibaer en saluant nos amis les dauphins…
Isafjordur : point de départ pour visiter les fjords de l’ouest, se ravitailler, guetter les baleines, et déguster des plats typiques islandais au Tjoruhusid.
Dormir dans l’anse d’un fjord et se réveiller devant un troupeau de moutons à Korpudalur
Faire un tour de bateau avec un pêcheur à Flateyri
La Peninsule de Snaefellnes : cascades, falaises, plages volcaniques, dauphins, phoques, sources d’eau chaudes, efficace pour ceux qui aspirent à un condensé d’Islande.
Voir le soleil reprendre ses droits à et assister à une après-midi mousse à Stykkisholmur
Dormir à Borganes dans l’annexe d’une ferme décorée en noir et blanc en total scandinavian look
Goûter et savoir qu’on aimera pour la vie les sources d’eaux chaudes au Spa Krama
Marcher sur le littoral et admirer les phoques qui prennent le soleil près du petit village d’Amastarpi
Reykjavik : je n’ai pas eu de coup de coeur pour la ville, très touristique, et les quelques lieux repérés m’ont pas mal déçus. Je recommanderais toutefois notre appartement super bien placé et très agréable, le musée de la photographie et celui des Beaux Arts. Côté restaurants, le Bergsson sur les docks, le Glo de la célèbre chef vegétarienne Solla Eiriksdottir dont je vous recommande le livre Raw Food.