Je ne suis pas Camille Etienne.
Je n’ai ni son talent de démonstration, ni son expertise.
Sur le sujet que j’aborde ici je ne donne de leçons à personne, je suis loin de pouvoir en donner !
Mon intention est simplement de tenter un peu de sensibilisation et de suggérer des alternatives à l’avion car c’est indéniablement LE levier le plus efficace à activer pour limiter son empreinte carbone.
/ Prendre l’avion mais agir en pleine conscience /
Comme tout le monde j’adore voyager. Formidable échappatoire au quotidien, le voyage offre un total reset surtout quand on part loin. Alors évidemment le sujet de l’avion et de son impact carbone dérange et divise.
/ Petite cartographie de ceux qui ne voient pas le problème /
> Les non-concernés “faut arrêter avec l’avion, notre bilan carbone n’est rien par rapport à celui des américains, si eux ne font rien, je ne vois pas pourquoi je ferai des efforts”, ou encore “c’est au gouvernement et aux entreprises de trouver des solutions, à notre échelle on ne peut rien faire”
> Ceux qui ne comprennent rien à l’offre et la demande “l’avion il faut bien le remplir, plein ou pas il partira donc autant le prendre”,
> Les pragmatiques “pourquoi payer plus cher le train alors que mon billet d’avion est moins cher ?”
> Ceux qui s’achètent une bonne conscience “j’achète local et je me déplace qu’en vélo, mon seul écart c’est l’avion”
Concrètement ça veut dire quoi ?
J’ai calculé mon bilan carbone sur le site de WWF. Le résultat est glaçant : 11,25 tonnes. Dès que l’usage de l’avion se réduit, le bilan baisse drastiquement, la démonstration est éloquente. L’empreinte écologique d’une personne qui voyage en avion entre 25 et 50 heures par an est de 6,74 tonnes ce qui correspond à 296 sacs poubelles. Et cela passe à 2 tonnes pour 8 à 15 heures d’avion soit 91 sacs poubelle. No comment. On aura beau manger bio et local, se chauffer à 19° ou s’habiller qu’en seconde main, un aller-retour Paris-Bali équivaut à chauffer son appartement pendant 4 ans !
/ Alors on fait quoi avec l’avion ? /
Il est vraisemblable qu’à terme l’usage de l’avion sera régulé. Un vol par an ? Arrêt des longs courriers ? L’idée d’une carte carbone à points se répand. En attendant d’être soumis à des restrictions et sans devenir une éco-citoyenne exemplaire ou une militante écologique je limite l’avion depuis quelques années. Mon dernier long courrier remontre à 2020, il était corsé celui-là en termes de bilan carbone : Los Angeles. Depuis je n’ai pris l’avion que 3 fois et pour des vols relativement courts : Athènes (2 fois) et Venise. Pour ces voyages j’ai étudié les alternatives en train et bâteau. Dans les 2 cas cela aurait été jouable, long et complexe mais jouable. On a abandonné faute de temps.
Alors on fait quoi ? Chacun trouvera son petit arrangement avec soi-même. A minima posons nous la question = puis je faire autrement ? Dire non aux week-ends en avion, limiter les longs courriers, explorer le champs des possibles avec le train en optant pour des destinations accessibles autrement qu’en avion. Prendre l’avion raisonnablement.
Ce sont les options que j’ai choisies et en attendant de repartir loin je fais attention.
/ Le train, la promesse d’un voyage plein de sens /
Face à cette situation qui risque de devenir inextricable, le train (et dans une moindre mesure le bateau) offre une alternative en or pour continuer à ressentir l’ivresse du voyage. En France et en Europe l’étendue des possibilités est immense, il suffit de changer son regard et de dépasser l’idée reçue qu’un voyage sans avion n’en est pas vraiment un.
Illustrations de voyages pas si loin et en pleine nature.
Le Jura. Les sapins, les balades en chien de traineau et personne.
Les Alpes, françaises, suisses, italiennes !
Ma préférence va aux Alpes Suisse. Pour le dépaysement et des spots ultra préservés.
La campagne française
Chacun a ses coins de belle campagne française, il y en a tellement. Les miens sont dans le Périgord et en Drôme provençale. La nature périgourdine est généreuse, les villages sont charmants et en fin de journée il est fréquent de saluer des biches. Normal, il y a tellement d’espace que tout le monde respire, les animaux également. Quand à la Drôme Provençale, avec le TGV à Valence, ce paradis est très accessible. Moyennes montagnes, rivières et églises romanes. J’adore.
Les îles Bretonnes.
Ceux qui savent savent… je tairai le nom de mon île favorite car elle est si petite et préservée que ses habitants n’aiment pas qu’on en parle. La Bretagne et en particulier ses îles sont magiques de par leur lumière, leur authenticité et leur paysage brutes et ressourçant. Et c’est la réalité en été comme en hiver.
La Corse
Pour rejoindre ce joyau la bonne nouvelle c’est que le ferry est possible et surtout relativement facile depuis le sud de la France. Selon l’Agence européenne de l’environnement, les ferries émettraient près de trois fois moins de CO₂ que l’avion et même s’ils rejettent des particules ultrafines qui seraient dangereuses pour la santé et que le voyage sera bien plus long, c’est une alternative positive à l’avion. Apprenons à relativiser les longs trajets, passer une nuit sur un bateau est une bien jolie façon de rentrer doucement dans ses vacances !
La Grande-Bretagne
Avec l’Eurostar, en un peu plus de 2 heures l’arrivée à la Gare de Saint Pancras ouvre les portes d’innombrables destinations : la campagnes anglaise, le Pays de Galles, l’Ecosse et même l’Irlande ! En prenant un Eurostar à 7h00 Gare du Nord, vous êtes à 9h00 à Londres et après un changement de train Edinbourg est à vous à 14h00 ! En avril nous avons ainsi organisé un voyage d’une dizaine de jours dans la campagne Britannique après 4 jours à Londres. A nous le Sommerset, les Costwolds et le Pays de Galles. Grandiose et dépaysant. J’en parlerai bientôt en détail sur mon blog.
Une amie très engagée m’a dessiné son projet de voyage cet été avec son mec et son fils de 11 ans. Berlin > Copenhague > Suède > Laponie. Tout ça en train et en vélo. Je trouve ça génial. Tellement plus intéressant que de se retrouver à cramer sous le soleil sur une crique traquée par des individus en mal de soleil. Cette même amie m’a aussi soufflé qu’il existait un train qui traverse l’Ecosse de nuit, le Caledonian Sleeper. Et il y en a d’autres… Toutes les adresses en fin d’article.
Venise
Les trains de nuit pour Venise ne sont plus en activité mais une rumeur court sur des liaisons qui pourraient réouvrir prochainement. Espérons que cela soit vrai car même si le trajet peut se faire, comptez un peu plus de 10 heures en passant par Genève et Milan. Jouable avec quelques jours devant soi et de bons livres.
L’Europe en train
Que de choix pour le train en Europe ! Au nord, Amsterdam, Bruxelles, Copenhague et même Stockholm. Berlin est encore plus facile d’accès qu’avant depuis la remise en service des trains de nuit début 2024. Au sud, il est possible de rejoindre Barcelone en train direct. Et avec des correspondances, Rome, Madrid ou même Athènes, mais là cela devient un petit périple.
Soyons créatifs dans nos façons de concevoir les voyages. Ils seront d’autant plus mérités et mémorables. Après tout, passer d’un aéroport international à un autre sans aucun effort n’a pas beaucoup de sens.
/ Quelques sites pour vos voyages en train /
Train Line
Le Monde en train
Interrail
The man in seat 61
Sncf (Berlin)
Mollow
Golden Pass (Montagne Suisse)
SNCB International
Touteleurope
et Midnight Train, compagnie privée qui est en train de développer un projet de trains de nuit en Europe. A suivre !
Je le répète, mon intention n’est ni de culpabiliser ni de faire la morale. Autour de moi les adeptes de l’avion sont nombreux, ils ne se posent en apparence pas autant de questions et même si j’ai du mal à comprendre, je respecte. Renoncer à ce luxe est difficile, je le sais. Et je sais aussi que je reprendrai l’avion, car il y a toujours une bonne raison de prendre un billet d’avion ! Mais je le ferai avec modération et de façon réfléchie, non compulsive et surtout en ayant pris soin de regarder ce qui est accessible en train.
Une fois dans l’avion je savourerai d’autant plus ma chance de pouvoir embrasser les nuages, la lune et le soleil qui se couche.