Un film et ... au lit — my let it be

“Lire pour glaner des idées de films car un bon film c’est toujours une bonne idée avant d’aller se coucher ”

Le début de l’année c’est souvent le moment des bilans avant de poser les grandes intentions de l’année à venir. Parmi les petits bilans que je dresse il y a en un que je ne loupe jamais c’est celui des films. Chaque année j’éprouve le besoin de poser sur papier les films que j’ai aimés pour mieux me les rappeler et les partager. Le cinéma occupe une place importante dans ma vie. Pourtant, je ne vais plus aussi souvent au cinéma. J’ai encore une fille petite, je bosse pas mal, je rentre tard à la maison et je cède souvent à la facilité qu’offre les plateformes. Avec leur catalogue en forme de liste sans fin et leur profilage marketing, leur toute puissance nous dicte de rester à la maison. Et j’avoue qu’en hiver il est bien tentant de rester au chaud et de regarder un bon film avant d’aller se coucher.

Voici mes films préférés vus en 2023

La plupart sont disponibles sur les plateformes, parfois en vod.

Je commence par ce film irlandais d’une infinie délicatesse vu au cinéma. La délicatesse me touche qu’elle émane d’une personne, d’un objet, d’un geste ou d’une couleur. Elle est aussi importante à mes yeux que l’élégance. Ces deux là vont très bien ensemble. Ce qui est délicat est souvent élégant. C’est le cas de The quiet girl qui magnifie la rencontre entre une petite fille délaissée par ses parents et un couple blessé par la vie. Le réalisateur irlandais Colm Bairéad réussit à raconter avec beaucoup de délicatesse cette communion d’âmes blessées. Emotions et subtilité. De belles images et des acteurs d’une grande tendresse. Film interprété en gaélique, surprenant.
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Alors là, quelle claque ! Si vous ne l’avez pas encore vu, il ne faut pas passer à côté et si possible au cinéma pour ce film français digne d’une super production américaine. Le Règne animal est un film magnifique. Contemporain par les sujets qu’il traite, que ce soit l’inclusion et la mutation de notre société, intemporel par les sentiments qu’il partage comme l’amour inconditionnel entre un père et un fils. Un film technique aussi de part ses effets spéciaux et ses costumes hallucinants, un film poignant qui nous rappelle l’importance de la liberté à l’image de la scène où le père interprété par Romain Duris et le fils par Paul Kircher hurlent le nom de la maman dans la forêt. Sublime.

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Cate Blanchett est l’une de mes actrices favorites. C’est l’Actrice avec un grand A. Son jeu est époustouflant et c’est une nouvelle fois le cas dans Tár, de Todd Field. Dans ce film elle est Lydia Tár, une cheffe d’orchestre ivre de pouvoir, un pouvoir dont elle abuse. Cette femme brillante dans son art perd son humanité dans cette toute puissance. Le film est à l’image d’un orchestre philharmonique, puissant, efficace, spectaculaire. Le réalisateur et son immense actrice réussissent à nous faire vivre les délires et les failles du personnage. Le film devient peu à peu un thriller glaçant à l’image du Concerto n°5 de Gustav Mahler. Grandiose. Et puis dans le film il y a aussi Nina Hoss, une autre actrice magnifique.
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Décision to leave est un film complexe. J’ai du mal à le classer dans une catégorie. Un thriller ? Pas vraiment. Je dirais un polar dramatique avec en fil rouge une histoire d’amour énigmatique et magnétique. Le doute et la perpétuelle incertitude qui rongent le personnage principal nous envahissent dès le début du film et cela dure 2h18. Les images souvent sombres de ce film Coréen réalisé par Park Chan Wook sont sublimes, sa mise en scène est magistrale, ultra créative, très précise avec des plans captivants. Prix de la mise en scène à Cannes, normal.
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Spielberg qui raconte son enfance et sa passion naissante pour le cinéma c’est à la base une belle promesse. Promesse que le réalisateur tient. Son film est tendre à l’image de son enfance passé avec des parents aimants qui l’encouragent à réaliser son rêve. C’est un film américain comme je les aime avec tout ce qu’il faut pour que la magie opère. Décors, costumes, paysages, acteurs, musique, tout est beau, un sans faute pour ce Spielberg intimiste. The Fabelmans est un film classique et efficace. Michèle Williams est merveilleusement touchante.
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Incroyable mais vrai est aussi un film difficile à classer. Comique ? Fantastique ? Les deux ! Je me souviens avoir beaucoup ri au début. Alain Chabat, Benoît Magimel ainsi qu’Anaïs Demoustier (méconnaissable en pétasse) chacun pris dans des situations caustiques sont hilarant. Le film traite du temps qui passe et des remèdes illusoires que l’homme s’inventent pour le contrer. Comique au début, le film tend progressivement vers le fantastique et devient dérangeant. C’est sans doute là sa force. Je ne connaissais pas l’univers de Quentin Dupieux. Depuis j’ai tenté Fumer fait tousser mais je n’ai pas accroché, vraiment trop barré.
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Si She said est un film qui compte pour son propos, c’est aussi un film à la réalisation très soignée. Il raconte comment 2 journalistes femmes du New York Times ont investigué sur l’affaire Harvey Weinstein ou plutôt comment elles ont avec acharnement et force de conviction réussi à emmener les victimes de ce producteur/prédateur sur le chemin de la dénonciation. Le film arrive avec subtilité à suggérer l’horreur par laquelle les victimes de Weinstein sont passées. Sa réalisatrice, Maria Shreider et ses 2 actrices, Carey Mulligan et Zoé Cazan, réussissent un film haletant et d’une grande véracité.

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Il y a des films dont le sujet dérange. Revoir Paris en fait partie avec les attentats du 13 novembre à Paris en toile de fond. Le 13 novembre 2015 cela s’est passé à 100 mètres de chez moi. C’était un vendredi soir, je me reposais dans ma chambre quand mon fils m’a alerté sur des bruits inhabituels, mon mari étant dans la rue et le cauchemar a commencé. Nous avons eu la chance, nous n’avons rien eu. Comme tout le monde et sûrement encore plus pour les parisiens du 11ème et du 10ème ce vendredi est rentré dans l’histoire, dans notre histoire. Revoir Paris aborde ce douloureux souvenir collectif avec intimité et subtilité. Virginie Eifira est poignante dans son rôle de survivante qui tente de se reconstruire après l’horreur. Alors oui le film dérange, oui il fait mal, mais il nous rappelle aussi que la réparation est possible et que l’après peut être heureux.

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Il y a pas mal de raisons de voir Pour l’honneur. La première : c’est un feel good movie à la française et cela n’arrive pas tous les jours, d’autant plus que c’est un bon feel good movie. La deuxième : ce n’est pas “qu’un” feel good movie, ce film porte un regarde bienveillant et positif sur la thématique de l’inclusion et je trouve que c’est assez rare. La troisième : c’est un film où on se marre et de bon coeur. La quatrième, on peut le voir en famille, il s’adresse aussi bien aux petits qu’aux grands et voir le cinéma en famille c’est toujours un moment savoureux. Enfin, le dernière raison et la plus importante à mes yeux : c’est un film avec une actrice que j’aime que ce soit à l’écran ou dans la vie : Olivia Bonamy.

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Ce film coréen pour lequel l’acteur principal Song Kang-ho (Parasite) a obtenu le Prix d'interprétation masculine à Cannes est un bijou d’esthétisme. Presque tous les plans sont beaux, j’avais tout le temps envie d’appuyer sur pause tellement les photos sont belles. Les Bonnes étoiles est aussi un film très touchant qui effleure des thèmes chers au réalisateur réalisateur japonais Kore-Eda (Une affaire de famille - Palme d’or 2018) : le social, les familles atypiques, toujours avec beaucoup de tendresse. Un conte poétique qui m’a enchantée.

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Bon, celui-là est à part. Du haut niveau pour ce film de Justine Triet qui a obtenu la Palme d’or à Cannes en 2023. Un scénario ultra travaillé, une mise en scène parfaite, des acteurs impressionnants et une réflexion très mature sur les rapports de couple. La réalisatrice nous laisse maître de la fin, une façon de continuer à faire exister le film. Une Palme d’or c’est aussi l’occasion de se souvenir des grands films qui ont reçu LA récompense. La liste des Palmes d’or depuis 1951 est toujours une source d’inspirations.

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Voilà pour cette sélection de films vus en 2023. Il y en a plein d’autres, le choix est foisonnant ! Je rajouterais … Barbie pour l’énergie de Margot Robbie, pour rire, pour la sublime chanson de Billie Elish “What was I made for? “ et bien sur pour ses messages. Et aussi Elvis le Biopic pour sa bande son, ses acteurs et pour passer un bon moment, sans prise de tête aucune, du bon “spectacle”.

J’ai très envie d’aller au cinéma en ce moment. Envie de voir un film, un grand film, un film qui continuera à me parler et que j’aimerais revoir et revoir. Des recommandations ?

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