Il y a les personnes pour qui Noël est une contrainte, d’autres pour qui c’est une course à la consommation et celles qui y retrouvent le tendre goût de l’enfance. J’en suis. Le goût des fêtes traditionnelles prend racine pendant l’enfance. Je me souviens du Noël qui a fait de moi une inconditionnelle du 24 décembre. Je devais avoir 8 ou 9 ans et ma maman m’avait promis de regarder un film de Noël. Le film en question était “La petite fille aux allumettes”, il neigeait et je sentais que tout se mettait en place pour que la soirée soit magique. Depuis que je suis à mon tour maman je sème des petits graines pour tenter de faire grandir l’envie de Noël chez mes enfants au-delà de l’envie compulsive de cadeaux. Vincent Delerm dans l’album conté par Jean Rochefort “Léonard a une sensibilité de gauche” théorise que ce que préfèrent dans la fête les personnes qui ont une sensibilité de gauche c’est le “avant”, la préparation des festivités. Alors je dois avoir une sensibilité de gauche. Noël qui approche c’est l’occasion de retrouver des traditions qui font du bien, qui apportent du sens et de la magie. Avec mon fils nous avions un livre quand il était petit que nous commencions à lire dès début décembre qui s’appellait Demain c’est Noël. On dit que les enfants aiment lire, relire et relire les livres, celui-ci en est une belle illustration que je perpétue aujourd’hui avec ma fille de 8 ans. La magie opère en décembre avec la virée chez Bonton afin de dégoter une nouvelle petite merveille pour notre sapin, les playlist et les films de Noël, les bouquets d’anémones, les petits sablés pour la fête de l’école, les envies de ballets en tutus blancs et des Monts Blancs de chez Bontemps.
Noël c’est aussi les cadeaux et même si c’est agréable d’en offrir et d’en recevoir cette orgie de consommation dans un temps si concentré va à l’encontre de ce que l’époque attend de nous. Certes on peut toujours choisir d’acheter éco-responsable ou du Vinted mais force est de constater que l’effet escompté n’est pas comparable à un cadeau emballé dans un beau paquet. Il faudra sans doute un peu de temps et de décision collective au sein des familles pour ne plus faire de Noël une avalanche de papiers et de plastique. Pour ça il faudrait commencer par réguler la toute puissance marketing des marques dont j’avoue être une victime consentante. Compliqué de résister aux appels de nos marques fétiches surtout quand ils sont de plus en plus finement orchestrés sur Instagram.
Cette année encore je n’ai pas été beaucoup dans la décroissance mais j’observe des petits pas, des prises de conscience et même des choix plus raisonnés. J’espère me mettre en route et opérer une transformation de Noël même si je sais qu’elle sera progressive. L’essentiel pour moi est de garder cette magie et si les cadeaux en font partie ils n’ont pas autant de saveur que tout ce qu’il y a autour de cette fête familiale si précieuse.
En décembre 2019 j’avais écris un article sur les joies de l’hiver que j’avais appelé “Les Marottes de saison” pour lequel j’avais fait une playlist que j’agrémente d’année en année. Elle est ici en fin d’article.