“Lire pour découvrir un lieu joyeux et serein à l’image de la personne qui le fait vivre”
Alexandra sur la terrasse du petit-déjeuner
Certains endroits me donnent envie de revenir encore et encore. “Chez mon Jules” en fait partie. Je ne sais plus depuis combien de temps nous y allons mais cela fait longtemps. Les sources de motivation pour passer du temps ici sont nombreuses. Ce coin de Drôme provençale est un subtil mélange de Provence et de Montagne. Ce qui se traduit par des paysages délicieusement vallonnés et très verts, la lumière du sud en prime. Situé dans le parc régional des Baronnies provençales, la nature y est préservée et le fait savoir ! Comme si elle avait littéralement interdit à l’homme de l’abimer. C’est mon meilleur ami qui m’a initié à la Drôme provençale en nous invitant chez lui dans le beau village de Saou, et là évidemment face à autant de beauté, de charme et d’authenticité l’appel de cet endroit fût et reste fort. Un soir en cherchant où dîner nous sommes tombés sur “Chez mon Jules”, tenue par Alexandra et Jules son amoureux. Coup de coeur immédiat pour le lieu, le village, la vue, la cuisine et pour la joie d’Alexandra.
Au fil des moments passés Chez mon Jules j’ai pu observer la jolie confiance en la vie que possède Alexandra. C’est autour de ce thème que je lui ai posé quelques questions cet été. Après Jeanne de Maison Césame, Alexandra nous parle de sa vie à la campagne et de confiance. Elle nous reçoit face à ses montagnes.
La vue de notre chambre
Chez mon Jules c’est avant tout un très bon resto où l’on mange des produits locaux sublimés par Jules dans une ambiance aussi rock que champêtre. Il y a aussi 4 chambres d’hôtes. Toutes colorées et souriantes, elles sont chacune différente avec leur déco bien à elle, remplies d’objets chinés par Alexandra.
Chez Mon Jules est une ancienne auberge, qu’est-ce qui vous a poussé à choisir cet endroit ?
Lorsque nous avons visité le lieu j’ai tout de suite senti que c’était là que je pourrais m’épanouir et être paisible. La maison nous plaisait mais c’est surtout la vue qui nous a emballés. Avoir autant d’ouverture vers l’horizon c’est comme si tout devenait possible. Une vue pareille ça ouvre l’esprit !
Avez-vous fait beaucoup de travaux ?
Oui surtout au niveau des fenêtres ! Elles étaient petites et la maison était basse de plafond. Il y avait des poutres partout, et des enfilades de petites pièces, je trouvais ça très charmant, cela faisait très “marais” ! Au fur à mesure nous nous sommes rendu compte que nous avions besoin de faire rentrer de la lumière. Alors nous avons créé de la hauteur sous plafond, des baies vitrées et des terrasses.
Alexandra, cela fait quinze ans que tu as quitté Paris pour t’installer dans un petit village en plein nature, pourrais-tu nous dire ce que tu as “gagné” et peut-être “perdu” ?
J’ai gagné une très grande maison ! Quand je retourne en ville je me dis que c’est fou de vivre dans des petits espaces ! Mais avant tout je dirais la sérénité. Ici je me sens sereine, indéniablement plus que lorsque je vivais à Paris. J’ai également gagné en mode de vie. Nous sommes davantage en accord avec nos besoins à commencer par celui de manger bio, ici les courses c’est directement auprès des producteurs. Mettre en pratique des principes éco-responsables c’est beaucoup plus simple à la campagne. Et puis j’ai gagné en émerveillement quotidien.
Même après plusieurs années de vie ici tu continues à t’émerveiller ?
Oui ! Et de plus en plus… J’ai vraiment l’impression d’être chanceuse ! Maintenant que nous sommes vraiment installés je réalise la chance que nous avons de vivre dans un tel lieu de vacances. Ici je ne veux pas et ne peux pas être blasée de mon quotidien. La belle lumière qui règne ici joue un grand rôle dans cet émerveillement et bien sûr la lune et les étoiles qui sont si proches tous les soirs. Quand nous allions à Paris avec nos enfants petits et que je leur montrais les vitrines des grands magasins ils s’étonnaient de voir la lune. “Maman, regarde c’est fou la lune elle est aussi à Paris !”.
Et puis dans notre coin il y a la rivière. Elle est magique, apaisante, ressourçante. L’énergie des pierres alliée à la fraicheur de l’eau me régénèrent à chaque fois que j’y vais. Chaque moment passé au bord de la rivière à écouter le bruit de l’eau est un cadeau. Ce cadeau je me peux me l’offrir tous les jours ici. Je connais ma chance. Et puis la campagne est tellement riche et belle, marche ou rando tout est beau !
Et vos amis de votre vie d’avant ?
En arrivant ici j’appréhendais de ne plus voir mes amis parisiens. Avec du recul aujourd’hui je constate que je les vois moins mais mieux ! Quand ils viennent nous voir, ils se posent chez nous et on se voit intensément. A Paris on se croisait. Maintenant nous passons vraiment du temps ensemble. Ces moments sont plus rares mais je crois que nous les apprécions tous plus !
Tu bossais dans la mode, c’est un sacré grand écart que tu as fait en choisissant de poser tes valises à Vesc !
Je pense qu’il faut faire confiance en son chemin de vie et en ses choix. Il faut savoir s’écouter ! Quand c’est le bon choix, la décision s’impose. Lorsque j’ai quitté Paris je savais que ce n’était plus là où j’avais envie de vivre et de construire ma famille. Quand j’ai découvert l’endroit où l’on vit aujourd’hui pour moi c’était une évidence que c’était là où il fallait que j’élève mes enfants.
Cette confiance en la vie, tu dirais qu’elle te vient d’où ? A t-elle grandi en toi pendant l’enfance ? Dans la dernière interview que j’ai faite, Jeanne évoque l’amour que lui ont apporté ses parents comme source de confiance en soi et en la vie, est-ce que cela résonne chez toi ?
Oui certainement j’ai eu une enfance avec de l’amour de mes parents mais je ne sais pas si c’est que cet amour qui m’a donné confiance. Je dirais que c’est aussi et sans doute davantage mon envie de me construire seule et ma capacité à m’être donné les moyens d’avancer qui a consolidé cette confiance. Cette foi en la vie, en ma bonne étoile me permet de prendre le bon chemin, celui qui me convient. J’ai l’impression d’être accompagnée de fées.
Tes enfants sont ados maintenant. Crois-tu qu’ils vont avoir envie de vivre à la campagne ou l’appel de la ville est-il déjà naissant ?
Ils aiment la ville. Ils sont d’ailleurs attirés par des activités très urbaines ! Le skate, le street art. Et pourtant j’ai tout fait pour qu’ils choisissent des activités en lien avec la nature ! Je constate que la campagne contribue à construire des enfants débrouillards. Ici ils font par exemple du stop à partir de 14 ans. Ils n’ont pas le choix ! Sinon ils se sentent vite coincés. Ils vont aussi en pension dès le lycée qui est trop loin de chez nous pour assurer un trajet quotidien. Alors oui je pense qu’ils auront envie de prendre le large pour voir autre chose tout en gardant le goût de la nature.
Là il faut une sacré dose de confiance pour les laisser faire du stop ?
J’ai foi en l’humanité on ne peut pas vivre dans la peur de l’autre, de l’agression sinon on ne fait rien. L’aventure fait partie du voyage et c’est chouette. Si tu ne prends jamais de risques, tu ne fais rien. Mais relativisons ce ne sont pas des grands risques ! Lorsqu’ils font du stop je leur demande de m’envoyer la plaque d’immatriculation de la voiture dans laquelle il monte. Personne n’a jamais refusé qu’ils le fassent.
La déco de Chez Mon Jules est aussi joyeuse qu’éclectique, truffée de petits trésors, Quels sont tes choix en déco ?
J’aime la poésie des objets, je n’aime pas que tout soit parfait. J’aime que les choses soient désordonnées et à la fois organisées. Quand je trouve l’emplacement d’un objet je ne peux pas le bouger car je sais que c’est là qu’est sa place. Parfois c’est l’association de deux objets ensemble qui va fonctionner. Je chine beaucoup dans les brocantes et les recycleries. Ce ne sont pas d’objet de grande valeur mais ils racontent des histoires ! Avec le temps à la maison j’ai aussi de plus en plus de poteries car je trouve qu’il y a une énergie énorme qui s’en dégage. Le temps que l’artiste passe sur un objet tu le sens quand tu l’as à la maison !
Quels conseils donnerais-tu à des citadins qui auraient envie de s’installer à la campagne ?
Avoir un projet de vie ! Le piège quand on emménage dans un lieu de vacances c’est vite de se faire gagner par la flemme attitude. On est bien, on ne bouge pas. Contrairement à la ville les opportunités de travail sont rares, il faut aller les chercher et pour ça il faut un projet.
La terrasse de Chez Mon Jules
Notre échange touche à sa fin. Sur mon blog chaque article se ponctue en musique. Qu’aimes tu en musique Alexandra ?
En musique j’aime les histoires, celles qui créent des émotions. Ado je pleurais sur Jacques Brel et Edith Piaf pour me raconter des histoires et me détendre comme devant un bon film triste ! J’aime beaucoup Arthur H, Gainsbourg pour la mélancolie de l’automne. Dans la voiture j’écoute en boucle Madonna l’album true blue avec “Isla Bonita” qui me remplit de joie et me donne envie de partir en vacances ! J’associe ABBA à mon arrivée à Paris. Mes années collège c’est Nirvana j’adore aussi le rock. Et pour chanter, l’album que je connais par cœur c’est Louise Attack je passais mon bac… Ethiquement c’est difficile à assumer mais Noir Désir me fait vibrer aussi Et bien sûr Sara perche ti amo me donne envie de sauter sur mon lit et puis c’est la musique de l’Effrontée aussi… Avec mes enfants j’adore écouter du rap américain j’ai vraiment envie de bouger mes fesses je suis du vieux clan NTM. Et sinon j’adorerais prendre des cours de Swing dont j’adore le rythme et le style vestimentaire, je suis pas très moderne… Voilà tout est éparpillé comme d’habitude mais j’aime le désordre (comme Jane Birkin ).
Playlist Joie, confiance et campagne avec Alexandra
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Les adresses d’Alexandra
/ Les restaurants /
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> Le Quartier à Dieulefit
> La Fontaine minérale à Pont de Barret
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> Eglise romane de Comps
> Saou (5 étoiles ce village) avec son synclinal réputé pour être le plus beau «synclinal perché» d’Europe
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